L'Église Saint-Baudile

C'est donc avant la mort de Foulques que débuta la construction de notre Eglise, qui fut ainsi pleinement la sienne : il fait la transition selon une légende trop belle pour ne pas avoir été enjolivée, entre l'ancienne chapelle et la nouvelle Eglise.

Selon l'abbé Leboeuf, l'ancienne chapelle, avant même la donation de Burchard, s'appelait Saint-Baudile comme notre actuelle Eglise qu'il visita vers 1750, attiré par le tombeau de Foulques qui s'y dressait encore. La grandeur de ce bâtiment ne manque pas de surprendre pour qui aura retenu le chiffre de la population totale de la Villa à la fin du XIIème siècle : pas plus de deux cents personnes.

Avait-on prévu ces dimensions dès l'origine ?

On pourrait peut-être penser qu'après la mort de Foulques, l'afflux des dons pour terminer l'ouvrage fut tel qu'il permit de lui donner une ampleur suffisante pour accueillir les nombreux pélerins qui venaient se recueillir sur son tombeau. Ne connaissant pas les proportions du bâtiment réalisé du vivant de Foulques, il n'est pas possible de nous prononcer sur ce point.

De ce fait, jusqu'à la fin du XVème siècle, nombreux furent les hommes d'Église qui voulurent se faire enterrer près de son tombeau, de manière à participer à sa résurection glorieuse : mort en odeur de sainteté, il était l'un des premiers à trouver place en Paradis. Les hommes d' Église, les clercs, pouvaient se faire enterrer dans l'église même ; les vilains eux, étaient ensevelis dans le cimetière qui jouxta l'eglise jusqu'en 1850.

Le plus ancien édifice de Neuilly-sur-Marne et le plus chargé d'histoire a donc été bâti avec l'argent que Foulques recuillait et achevé dans son état actuel avec les offrandes de ceux qui l'honorèrent après sa mort : parcourons-le, en commençant par le saint auquel il est consacré.

SAINT BAUDILE

Patron de la paroisse catholique de Neuilly-sur-Marne

Pour commencer ce chapitre est-il besoin d'insister sur l'erreur tellement répandue qui fait de notre Saint Patron une sainte ?

Saint Baudile, martyr fêté le 20 mai, laisse l'historien dans l'imprécision, car les légendes le concernant le situent entre le IIIème et le Vème siècle. Le géographe est un peu plus heureux puisqu'il peut situer l'origine de son culte à Nîmes. Quand au philologue, il reconnaît l'évolution phonétique de son nom dans les différents patois d'oîl (Baudelle, Beaudier, Boïl) et surtout d'oc, où l'on trouve de nombreux villages nommés Bauzille, Bauzeil, Bauzely, Beauzine, sans parler des cas où le nom est orthographié Baudile, avec un ou deux "l".

Une pieuse gravure, de conception évidemment moderne montre les derniers instants de "l'apôtre de Nîmes" dont la tête va être tranchée par le cimeterre du bourreau. (Remarquons que les auteurs des vitraux de l'église de Neuilly tiennent pour une hache). Mais si nous voulons sortir de la légende, il faut comparer les différentes donnnées fournies au géographe et à l'historien.